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POLAK

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Ce petit garçon aurait pu être roumain mais il était polonais. Après tout, quand on voit sa photo, il en a le faciès, et puis la Pologne et la Roumanie, ce sont des pays presque « voisins », comme on me l’a parfois dit…

 

Ce petit polonais est né en France le 12 août 1930, dans une commune limitrophe de MAUBEUGE, à NEUF-MESNIL, dans le quartier de Montplaisir/Grattières, à cheval sur les deux villes. Leur maison était un baraquement en bois où vivait, avec les deux parents, une fratrie de 6 frères et sœurs.

 

Celui dont je parle ici est le 3ème enfant de cette famille et le 1er garçon issu du couple.  Le père, Szymon PAZDYKA était originaire de la Podolie russo-polonaise et la maman, Antonina MRZYGOD, native de la banlieue de Cracovie. Ces deux aïeux avaient fui la misère des campagnes d’Europe centrale pour une vie meilleure qu’ils rêvaient en France.

 

Leur premier petit bonhomme voulait devenir instituteur. Il fût naturalisé français à 16 ans. Brillant élève, la vie décida pourtant de lui donner un destin tout autre. La mort prématurée et subite de son papa lui conféra très jeune, la très lourde charge de soutien de famille. Exit la carrière d’instituteur et direction l’usine et le haut-fourneau pour nourrir la famille, assurer son éducation en se substituant au père. Le jeune adulte devint très donc vite un homme à part entière avec toute l’exigence que nécessite ce statut…

 

L’école, c’était son rêve et, même s’il n’a pas pu y faire carrière, il a toujours cru aux vertus de l’enseignement. C’est la raison pour laquelle il a tout de même réalisé un beau parcours professionnel dans la métallurgie à USINOR puis à VALLOUREC.

 

Ce monsieur se nommait Stanislas PASTYKA, c’était mon papa. Tout le monde l’appelait Tachou (les mamans polonaises qui ont des enfants se prénommant Stanislas les appellent « Stachou parce que c’est plus « tendre » me racontait ma grand-mère…).

Je l’ai définitivement quitté le 13 mars 1996, après avoir déposé ses cendres sur le cercueil de ma grand-mère, dans le caveau familial situé au cimetière de MAUBEUGE / Sous-le-Bois.  

 

Aujourd’hui, cette valeur de l’Ecole m’est viscéralement chevillée au cœur et au corps, pour toute cette jeunesse, quelle que soit son origine ethnique et sociale. Peut-être parce qu’inconsciemment, je vois à travers chaque enfant, chaque petit garçon ou chaque petite fille, la lueur de ce rêve qu’avait mon papa… allez savoir…   

 

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15/09/2016
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